
Tribune en hommage à Nelson Mandela
Vendredi 6 décembre 2013
Nelson Mandela : Admirable Titan, immortelle sagesse
Rares sont les Hommes, qui comme lui surent porter par leur combat, un message universel touchant la conscience collective, et s’adressant dans le même mouvement à ce qui, en chacun de nous, relève de l’intime. Gandhi, Martin Luther King, Aung San Suu Kyi…ils ou elles sont une poignée, une poignée seulement, à avoir démontré par leur détermination, leur exemplarité et leur sacrifice, que la puissance n’est pas l’usage violent de la force et que la liberté aura toujours ses héros. Nelson Mandela est de ces admirables Titans.
Précisément, c’est dans l’exemple et l’esprit de Gandhi qu’en Afrique du Sud, Mandela inscrit son action politique en faveur de l’émancipation du peuple noir, pliant alors sous le joug colonial. Adepte de la non-violence, il organise les grands mouvements de désobéissance civile de l’ANC dans les années 50, jusqu’à se résigner à la lutte armée, en réponse à la répression et aux massacres, comme celui de Sharpeville en 1960.
Son action lui vaudra une condamnation à perpétuité. Sur Robben Island, île-prison au large du Cap, Mandela, la certitude et l’espoir chevillés au corps, va jusqu’à refuser une libération en échange de son renoncement. Parce qu’il ne se contente pas des mots, durant 27 années, privé de liberté, il incarnera aux yeux du monde le symbole de la lutte contre l’Apartheid. Au-delà ses propres frontières, la puissance de son sacrifice éclairera, sur tous les continents, ceux qui luttent pour la Liberté et l’Egalité des Droits.
Libéré par le Président Frederik De Klerk en 1990, Nelson Mandela trouve alors la force de pardonner et de poursuivre... Il mènera, avec l’ANC, les négociations qui conduiront à la fin de l’Apartheid et poseront les bases d’une nouvelle Nation. En 1993, avec le Président De Klerk, il reçoit le prix Nobel de la paix.
L’année suivante, Nelson Mandela devient le premier Président noir d’Afrique du Sud, défendant sans relâche l’idée de réconciliation, installant une démocratie multi-raciale et sachant gagner le cœur de la minorité blanche. Sa vision pour son pays tient dans une de ses formules : « une nation arc-en-ciel, en paix avec elle-même et avec le monde ».
Nelson Mandela nous a quittés. A la fin des fins, son héritage est philosophique autant que politique. A celles et ceux, épris de liberté, qui furent ses contemporains, il lègue ce message universel d’éveil des consciences : « Nous ne sommes pas encore libres, nous avons seulement atteint la liberté d’être libre. Car être libre, ce n’est pas seulement se débarrasser de ses chaînes ; c’est vivre d’une façon qui respecte et renforce la liberté des autres. »